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L'Orgasme Antéchrist

L'Orgasme Antéchrist
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L'Orgasme Antéchrist
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6 septembre 2009

L'art de faire naître des silences admiratifs en empruntant des phrases profondes à des gens plus intelligents que soi

  • La guerre, ce sont des gens qui ne se connaissent pas et qui se battent, au profit de gens qui se connaissent et qui ne se battent pas.
  • Si en vérité pure, on a toujours raison d'avoir tort, en réalité altérée, on a souvent tort d'avoir raison.
  • Notre père, qui êtes aux cieux, restez y et nous resterons sur la terre qui est quelque fois si jolie. (Prévert)
  • Pour apprendre à boxer il suffit d'une nuit. Il faut une vie entière pour apprendre à combattre (Alessandro Baricco)
  • Naître, c'est seulement commencer à Mourir (T. Gautier)
  • Aimer, c'est donner quelque chose qu'on a pas à quelqu'un qui n'en veut pas (Lacan)
  • Le travail est l'opium du peuple et je ne tiens pas à mourir drogué (Boris Vian)
  • Quand un problème a une solution, rien ne sert de s'inquiéter. Quand il n'y a pas de solution, s'inquiéter n'arrange rien. (Dalaï-lama)
  • Si quelqu'un t'as fait du mal, ne cherche pas à te venger. Assieds toi près de la rivière et bientot tu verras passer son cadavre. (Lao Tseu)
  • Nous ne savons renoncer à rien. Nous ne savons qu'échanger une chose contre une autre.  (Sigmund Freud)
  • Ecrire à quelqu'un est la seule manière de l'attendre sans se faire de mal (Alessandro Baricco)
  • Dieu avait prévu que l'homme, un jour, porterait des lunettes. La preuve, il nous a fait avec des oreilles.
  • Le vrai bonheur ne dépend d'aucun être, d'aucun objet extérieur. Il ne dépend que de nous (Dalaï Lama)
  • Il y a trois sortes de personnes dans le monde : celles qui savent compter, et celle qui ne savent pas
  • Bière qui coule ramasse la mousse.
  • Il ne faut pas désespérer des imbéciles. Avec un peu d'entraînement, on peut arriver à en faire des militaires." (Desproges)
  • Qui vole un bœuf est vachement musclé.
  • La vie ne songe qu'à se reposer le plus possible en attendant la mort. La vie ne songe qu'à mourir.(Lacan)
  • Je ne parlerai qu'en présence de ma vodka.
  • Si la connaissance engendre des problèmes, ce n’est certainement pas par l’ignorance que nous les résoudrons (Asimov)
  • Tout est relatif, sauf la vodka qui est Absolute.
  • La faculté de se mettre dans la peau des autres et de réfléchir à la manière dont on agirait à leur place est très utile si on veut apprendre à aimer quelqu'un (Dalaï Lama)
  • Écrire c'est ne pas parler. C'est se taire. C'est hurler sans bruit. (Marguerite Duras)
  • Rappelez-vous que vous êtes unique comme tout le monde.
  • Cul serré, pistolets chargés, mon garçon. Le reste, c'est de la poésie inutile" (Alessandro Baricco)
  • La sobriété est une hallucination due au manque d'alcool.
  • La femme est assez proche de l'Homme, comme l'épagneul breton. À ce détail près qu'il ne manque à l'épagneul breton que la parole, alors qu'il ne manque à la femme que de se taire. Par ailleurs, la robe de l'épagneul breton est rouge feu et il lui en suffit d'une." (Desproges)
  • L’éternité c’est long … surtout vers la fin. (Franz Kafka)
  • Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle est pleine d'eau.
  • Les hommes ont des maisons, mais ils sont des vérandas (Alessandro Baricco)
  • C'est dans son coeur qu'il faut construire la paix (Dalaï Lama)
  • Yes week end ! (Barack Obama)
  • Boire au volant, c'est pas bien ! Faut boire à la bouteille.
  • On s'intéresse à ses membres comme parties de son corps, pourquoi pas aux hommes comme parties de l'humanité ? (Dalaï Lama)
  • La sobriété est une hallucination due au manque d'alcool."
  • De tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent.
  • Il vaut mieux se taire et passer pour un con plutôt que de parler et de ne laisser aucun doute à ce sujet.
  • Si tu téléphone à une voyante et qu'elle ne décroche pas avant que ça sonne, raccroche (JCVD)
  • La réalité, c'est ce qui continue d'exister lorsqu'on cesse d'y croire (P.K.Dick)
  • La phrase la plus stimulante à entendre en science, celle qui annonce de grandes découvertes, n'est pas "eurêka!" mais "tiens, c'est drôle..." (Asimov)
  • Il faut avoir une conviction totale dans son propre chemin spirituel alliée à un respect parfait envers les autres vérités (Dalai Lama)
  • Toute époque riche en discordes et en dangers de toutes sortes semble donner naissance à un dirigeant fait spécialement pour elle, un géant politique dont l'absence, rétrospectivement, serait inconcevable au moment d'écrire l'histoire de cette période. (Dan Simmons)
  • Dans tous les cas, mariez-vous. Si vous tombez sur une bonne épouse, vous serez heureux ; et si vous tombez sur une mauvaise, vous deviendrez philosophe, ce qui est excellent pour l'homme.(Socrate)
  • Aimer, c'est essentiellement vouloir être aimé.(Lacan)
  • Tout homme dont l'âme n'est pas une motte de terre a des visions et voudrait les décrire. (John Keats)
  • Le contraire de la libido, c'est le bide au lit" (Gustave Parking)
  • La séduction suprême n'est pas d'exprimer ses sentiments, c'est de les faire soupçonner" (Aurevilly)
  • L'ennemi est bête : il croit que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui !" (Desproges)
  • Il n'y a personne qui soit née sous une mauvaise étoile, il n'y a que des gens qui ne savent pas lire le ciel (Dalaï Lama)
  • Nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons. (Sigmund Freud)
  • Si c'est les meilleurs qui partent les premiers, que penser alors des éjaculateurs précoces ?" (Desproges)
  • Folie toute l'intelligence sans la conscience profonde de la mort et de l'impertinence (Dalaï Lama)
  • Une noisette, j'la casse entre mes fesses tu vois" (JCVD)
  • C'est bien la même chose, en fin de compte, toutes ces histoires : travailler..., pas travailler... et puis on s'embarque sur ce bateau-là... Ce qu'il faut ? Ne rien regretter, c'est tout. (Marguerite Duras)
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23 mai 2009

La crise en musique

L'artiste Allemand Johannes Kreidler, qui s'est déja fait connaître pour avoir mixé 70000 chansons en une piste de 10 secondes et envoyé à la Sacem allemande 70000 formulaires de droits dûment remplis, a décidé cette fois de mettre en musique quelques graphiques illustrant la situation économique internationale, en utilisant le logiciel d'accompagnement musicla Songsmith de Microsoft.

23 mai 2009

Hymne national Soviétique sous-titré en français

21 avril 2009

Le messager

21 avril 2009

Je t'ai déja dit que j'avais toujours voulu écrire un théorème ?

Tracez un segment [AB] à l'aveuglette sur une feuille, de longueur arbitraire X ayant une valeur dans l'ensemble des réels comprise entre moins l'infini et plus l'infini, si possible dans les limites de la feuille que vous avez choisie.
A l'une des extrémités de ce segment, peu importe laquelle, tracez un cercle, en ouvrant votre compas au hasard.
Placez un point M n'importe où sur ce cercle.
Soit G un point tel que G soit sur la feuille.
Tracez la médiatrice du segment [AG], ou bien [BG], peu importe.
Alors, on peut dire que si jamais cette droite coupe le cercle en un point Q ou bien en deux points F et R, la longueur [FB] ne sera presque jamais égale à la longueur [RG], sauf si vous avez mal fait votre dessin.


Réciproque : Si [FB] n'est presque pas égale à [RG], alors on peut dire que vous avez placé tous vos points au hasard.

Démonstration : D'après la réciproque du théorème, le théorème est vérifié, et inversement.


Corollaire : Pour tout segment [WD] inclut dans la feuille, peu importe la longueur de [WD].


Application : Ne calculez pas la longueur d'un segment sur une feuille.

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21 avril 2009

Schtroumpfs de tous les schtroumpfs, schtroumpfez-vous !

...écrivit Karl Schtroumpf dans son "Schtroumpf du Schtroumpf schtroumpf", passionnant ouvrage publié aux éditions schtroumpf.

Ce soir, fils, je vais te parler du communisme. Je n'en ai rien à foutre que ce ne soit pas le soir au moment où tu lis ça. Tu fais comme si.

Ce soir, disais-je... Communisme.

Le communisme, j'imagine que ça t'évoque le prolétariat, la couleur rouge, la faucille et le marteau, des héros du peuple comme Staline, Mao, Kim Jong-Il, Tito, Pol Pot...

Mais il y a un secret que je dois te confier. En réalité, le communisme est d'origine extraterrestre.

Regarde les étoiles, fils. Il y en a beaucoup, hein ? Non, arrête de compter, c'est pas la peine. Il y en a beaucoup. Eh bien, quelque part dans l'espace, autour de l'une d'entre elles, gravite une planète remplie de communistes.

Il y a des siècles et des siècles, durant la période appelée Moyen-Âge sur Terre, les communistes décidèrent de chercher de la vie sur les autres planètes afin de partager leurs connaissances.
Oui, parce que, excuse-moi, j'ai oublié de t'expliquer. En fait, le mot "communisme", à l'origine, signifiait mettre en commun, partager. Comme le peer-to-peer, tu vois.

Il faut donc bien se les imaginer, lorsqu'une sonde rapporta la présence de vie intelligente sur une petite planète bleue. Il faut se les imaginer, ces fiers communistes, montant dans leur vaisseau spatial, avides de partage. Imaginer, également, leur surprise, arrivant sur place, découvrant des hordes sauvages de capitalistes se mettant perpétuellement sur la gueule.

La guerre ? Ils ne connaissaient pas. La planète des communistes était un havre de paix dans lequel tout le monde travaillait harmonieusement pour la communauté. Ils étaient gais à l'ouvrage, toujours joyeux, et si un conflit éclatait, il était immédiatement violemment réprimé par le joyeux service d'ordre de la planète.

Leur surprise, donc. Ils étaient face à quelque chose de tout à fait nouveau. Ils décidèrent donc d'observer les terriens quelques temps.

Sauf que, j'ai également oublié de te le dire, les communistes sont des bêtes hideuses de seize mètres de haut pourvues d'une carapace verte translucide gluante, de cinq paires de mandibules affûtées, de multiples tentacules là où l'humain à l'habitude d'avoir des jambes, et d'une demi-douzaine de globes oculaires à hauteur de la quatrième paire de mandibules. L'un d'eux émit l'hypothèse que leur présence sur Terre puisse faire naître la peur chez les terriens. Ils décidèrent donc de créer des petites bestioles, bleues comme la planète, toutes mignonnes, toutes petites, afin d'observer discrètement les terriens pour déterminer si oui ou non il fallait tuer tous ces cochons de capitalistes.

C'est ainsi que naquirent les Schtroumpfs. Oui, encore une idée d'un communiste. Il se dit "tiens, qu'est ce que ça fait si je met5 consonnes à la suite, deux voyelles pour faire joli, et à nouveau plein de consonnes ? Haha, Schtroumpf ! C'est tout à fait impossible à prononcer et extrêmement chiant à écrire au clavier ! Parfait."

En ces temps reculés, donc, les schtroumpfs fondèrent un village en un lieu reculé, dans un pays reculé (la France). Collectivisation des biens, évidage de champignons pour en faire des maisons, confection de bonnets blancs, le microcosme se mettait en place.

Mais le système communiste des schtroumpfs était fragile et le Grand Schtroumpf le savait. Tel un despote éclairé, il établit alors sa suprématie sur le peuple schtroumpf par la science et la drogue. En effet, il fut avant tout le précurseur de l'illusionnisme, pratiquant divers tours de passe-passe et les faisant passer pour de la magie, maintenant ainsi les schtroumpfs sous la menace d'une mort subite. De plus, il les tenait dans un état de constante béatitude par l'ingestion quotidienne d'une substance végétale psychotrope : la salsepareille.

Néanmoins, cela n'empêcha pas l'émergeance de quelques figures du peuple schtroumpf, tel le schtroumpf à lunettes, symbole de l'élite intellectuelle bafouée par le peuple. Bien qu'il fût l'âme damnée du Grand Schtroumpf, à force de trop parler, il finit dans un goulag.

Le schtroumpf costaud, en revanche, fut utile à la dictature. Il était un modèle exemplaire d'accomplissement du travail.

Le schtroumpf bricoleur supervisait les travaux du pont sur la rivière schtroumpf, pont systématiquement détruit à chaque épisode, ce qui explique que les schtroumpfs soient continuellement en train de le reconstruire. Peut-être aurait-il dû remettre en question ses aptitudes à l'architecture. Il fut également déporté.

Puis vint Gargamel. Ce bourgeois découvrit l'existence des schtroumpfs et décida de les chasser, les communistes on n'en veut pas en France.

Depuis ce temps, les schtroumpfs se sont dispersés dans chaque pays du monde, se sont introduits à la cour des dirigeants et ont tenté de les séduire avec leurs idées rouges. Ils oeuvrent dans l'ombre pour répandre le communisme sur toute la planète.



Mais qui sait si, un jour, les communistes extraterrestres ne vont pas décider que nous sommes une menace et nous exterminer ?


18 avril 2009

Je voudrais partager mon temps

 


Je voudrais partager mon temps.



C'est à dire que là, de l'angle d'où je le vois, il ne m'apparaît que languissant, maladroit, morose et macabre.


Pourtant, depuis ma naissance, j'ai joué avec. Je l'ai possédé, plus que possédé, je l'ai dépossédé, je l'ai dépassé, je l’ai dépecé, je l'ai dépisté, je l'ai dérangé, je l'ai dépouillé, je l'ai dépravé, je l'ai dépensé, je l'ai déphasé. Qu'il t'en déplaise. Le temps était avec moi, et j'étais avec lui, je l'Avais. Nous marchions côte à côte car nul ne souhaitait marcher seul.


Mais le temps avait de l'énergie à revendre. Il se fatigua de marcher à ma lente allure. Alors il passa, passa, passa. Je ne le remarquai pas tout de suite. Il passait quand je ne faisais pas attention à lui. C'est vrai que j'ai été négligeant. Occupé à vivre, je n'ai pas vu le temps passer. Puis vint un temps où le temps passa de plus en plus. J'en avais le tournis de le voir passer.


C'est à peu près à cette époque qu'on s'est fâché, le temps et moi. Le temps était orageux, et moi de même. Nous nous séparâmes. J'étais dès lors seul et loin du temps.


J'entrai dans le monde de l'immédiateté, celui du plaisir intemporellement fugace. Immédiats furent les changements. Immédiat fut mon regret du temps. Autant je me vantais d'avoir le temps - et quel temps ! Un temps libre, libre comme l'air ! -, autant je me voyais maintenant contraint d'annoncer au monde l'humiliante vérité : je n'avais plus le temps. Perdu, le temps ! Envolé ! Après tout, il était libre...


Néanmoins, j'avais besoin de temps. Il n'était cependant pas question que je parte à la recherche du mien. Une telle attention lui aurait fait trop plaisir et le déshonneur était déjà cuisant. C'est donc par honneur que je fis mes débuts dans le vol de temps. Le principe était simple : Il suffisait de faire perdre leur temps aux autres pour soi-même gagner du temps. Mais c'était là du mauvais temps, du temps malhonnête. Je décidai donc de le vendre. Le bruit courut aux quatre coins du monde que j'avais du temps à revendre ; et il est vrai que le temps, c'est de l'argent, car on s'arracha le mien aux enchères. C'est ainsi que je devins milliardaire.


D'aucuns me diront que l'argent rend heureux, mais moi je ne l'étais pas. Je réalisai que l'on est moins heureux quand on a de l'argent mais pas le temps, que quand on a le temps mais pas d'argent. Il me fallait du bon temps. Du beau temps. Et je n'en connaissais qu'un seul. Je me résolus donc à partir à sa recherche. Ma fortune fondit, tandis que je remuais ciel et terre pour retrouver mon temps. Je secouai les étoiles, questionnai la lune, décollai l'espace. Je scrutai, je prospectai, j'inspectai, je sondai, j'épluchai, je fouillai, du centre de la Terre aux confins de l'Univers. Je ne sais quelle fut la durée de ma recherche car j'avais perdu la notion du temps.


Nulle trace de mon temps, nul part. Découragé, je fis volte face pour rentrer chez moi.


Il était là.


Depuis le début, le temps était derrière moi. Il était mon ombre. Il n'était jamais parti.


J'étais certes heureux de l'avoir retrouvé, mais également amer du mauvais tour qu'il m'avait joué. Les choses ne pourraient plus jamais être comme quand nous étions petits.


Aujourd'hui, le temps est espiègle. Parfois, je crois l'avoir alors qu'il n'est pas là. D'autres fois, je crois l'avoir perdu alors qu'il est juste caché. Je ne le maîtrise plus. Je ne le comprends plus. Je n'en ai plus la prétention. Je veux juste aller avec lui.


Mais je crois qu'il se lasse de moi.



J'ai compris que l'Homme et le temps ne sont pas faits pour être en symbiose. Le temps doit être un objet de générosité. Il faut le prêter, le confier, l'offrir, et, surtout, le partager... »

11 avril 2009

La révolution des crabes



 

11 avril 2009

Le sauveur

- Elle est morte.

Sans détour. Sans fioritures. Juste l'essentiel. Parce qu'il n'y avait plus de temps pour jouer avec les mots.

Le vieil homme resta silencieux.

- Lahav, nous devons partir. Ils vont venir.

- Non, c'est inutile, maintenant. Cet endroit est notre dernière cachette.

- Non ! Lahav, nous ne devons pas abandonner ! Si nous mourrons, notre race disparaitra avec nous !

- Eliram... Tu étais rabbin... Tu parlais souvent de Dieu... Alors dis-moi... Crois-tu qu'il nous regarde, en ce moment ? Crois-tu qu'il nous ait tous décimés pour nous faire renaître ensuite ?

- Dieu a puni, mais Dieu aime la vie, alors nous devons aimer la notre.

- Non, Dieu n'est pas capable d'une telle horreur, Eliram. C'est l'homme qui a fait cela.

- Ozba...

- Ozba a tué tous les juifs et il nous tuera nous aussi, alors il est inutile que tu t'inquiètes pour ta vie. Lilo est morte, maintenant, plus rien ne peut les empêcher de venir.


Lilo, c'était la maîtresse de maison. Bien qu'elle fut de sang musulman, elle avait été l'amante de Lahav, bien des années auparavant. Aussi, en souvenir du passé, elle leur avait proposé, à lui et Eliram, de les cacher dans la cave de son manoir. La police avait fini par le découvrir, mais ne pouvait agir, Lilo étant une personnalité influente. Son décès ne tarderait pas à être connu, Lahav et Eliram connaitraient alors le même funeste sort que leurs compagnons.

Cela faisait trente ans que le dictateur musulman Ozba avait décrété l'élimination de la race Juive. En trente ans, on avait pu constater combien l'humanité pouvait se révéler efficace et méthodique face à un objectif pourtant si vague. En trente ans, un demi-milliard d'êtres humains étaient morts pour la pureté de la race, et pour l'industrie. Des juifs, il n'en restait plus que deux.


- Alors, Lahav, tu comptes juste rester ici à attendre patiemment l'arrivée de la police ?

- Non, Eliram, si tu descends avec moi dans ce que tu appelles mon fouillis mécanique, tu compendra enfin ce que j'y faisais depuis tout ce temps. Si je te parle de remonter dans le temps, qu'est ce que cela évoque pour toi ?

- Le voyage dans le temps ? Un vieux rêve de l'humanité... Mais c'est impossible...

- J'y suis arrivé, sur le papier, il y a bien longtemps. Heureusement, je ne l'ai jamais dit à personne, les musulmans se seraient servis de mes travaux... Et maintenant, regarde...


Ils étaient descendus dans ce qui jadis avait dû être un ancien cachot, reconverti depuis en laboratoire. Au centre, siégeait un énorme cylindre de verre, relié à une multitude de conduits.


- Voila la machine. Pas le temps de t'expliquer. D'après mes calculs, en utilisant l'électricité du quartier, je devrais pouvoir envoyer une masse d'une centaine de kilogrammes dans le passé. Pour changer les choses.

- Lahav... Ce n'est pas une blague ? Tu peux vraiment remonter le temps ?

- Je n'en suis pas sûr, et je ne le saurai jamais, mais cela vaut le coup d'essayer.

- Tu n'en es pas sûr ? Il suffit d'essayer pour le savoir !

- Ce n'est pas si simple. Tout d'abord, la machine ne pourra fonctionner qu'une seule fois. Et ensuite, je crains qu'un corps organique ne puisse survivre au voyage... C'est donc JS qui fera le voyage.


Lahav appuya sur un bouton et un tiroir s'ouvrit. A l'intérieur, se trouvait un petit garçon de 6 ou 7 ans.


- Un robot ! Ils sont interdits depuis des années ! Où l'as-tu trouvé ?

- Il était ici quand nous sommes arrivés. Je l'ai réparé moi-même. Il est incroyable ! Il possède même les trois lois !

- Je me souviens... Première loi : Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, laisser un humain subir un dommage. Deuxième loi : Un robot doit obéir aux ordres d'un humain, sauf si ces ordres sont en contradiction avec la première loi. Troisième loi : Un robot doit protéger sa propre existence, dans la mesure où cela n'est pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi.

- C'est cela, c'était le principe de fonctionnement de tous les robots, leur cerveau était la seule différence qu'ils avaient avec un être humain, cela les rendait totalement dociles et inoffensifs...

- Pourquoi les a-t'on interdits ?

- Parce qu'une société basée sur le commerce, la croissance et le capital porte de nombreux dommages aux êtres humains. Les robots auraient fini par prendre le contrôle du pouvoir pour préserver les humains de l'inégalité, ce que certains ne souhaitaient pas. C'est grâce à l'un d'eux que nous sauverons l'humanité...

- Tu veux donc corriger l'oeuvre de Dieu, te penses-tu meilleur que lui ?

- Je pense que demain, quand le soleil se lèvera, il n'y aura plus de juifs sur Terre. Je pense qu'une culture entière aura disparu. Et je pense que l'humanité cherchera alors un nouveau bouc émissaire pour assouvir son besoin de sang. Je veux sauver la race juive, je veux empêcher le massacre, l'holocauste...

- Soit... Alors remonte le temps et tue Ozba à sa naissance.

- C'est impossible, un robot ne peut tuer un être humain.

- Je suis sûr qu'il peut le faire, si cela permet de sauver de nombreuses vies...

- Non, il ne peut pas. Il ne peut être certain qu'une telle action sauvera des vies. Cela ne servirait à rien. Si Ozba n'était pas venu au monde, c'est un autre qui occuperait actuellement sa place. De plus, on ne peux pas tuer un homme qui n'est pas encore coupable. Non, on ne détruit pas la haine par la haine. Je crois que le seul moyen de préserver le monde d'une telle horreur, c'est de leur envoyer un message d'avertissement. Un message fort. Un message d'amour.

- L'idée est plaisante... Mais crois-tu vraiment que les hommes seront convaincus par le robot ?

- C'est la meilleure solution. Je suis certain que ça marchera.

- A quelle époque comptes-tu l'envoyer ?

- Le plus loin possible, je pense pouvoir le faire voyager de quelques millénaires, tout aun plus... Maintenant, il est temps d'y aller. Robot JS !


Le petit garçon se redressa et, tournant sa tête vers Lahav, dit :


- Oui, professeur ?

- JS, tu as été créé pour sauver le monde. Pour cela tu te mêlera aux hommes et tu répandra l'amour et la paix  autour de toi. Pour que les hommes t'écoutent, tu dois être comme eux. Ainsi, je t'ai créé enfant. Comme eux tu grandira, comme eux tu mourra. Tu es fait de chair, comme eux. Ta seule différence est ta notion du bien. Je veux que les lois de la robotique deviennent les lois de l'humanité. Pour cela, je vais te donner un nom. Désormais, tu t'appelleras Jésus.


Le robot se leva et dit :


- Je m'appelle Jésus, et je suis le fils de l'Homme.


Il se plaça alors sous le cylindre de verre et enclencha la machine, qui entra en surchauffe et explosa à l'instant même où il disparaissait dans une tornade électrique.

11 avril 2009

L'ile aux fleurs


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